Passer la frontière de la Calabre, la région de la pointe de la botte, relève du véritable parcours initiatique: la route du littoral est coupée par un éboulement, nous devons soit revenir en arrière, soit faire un détour par la montagne et grimper 1000 m de dénivelé, soit prendre le train pour une station. La prise de décision fût rapide.
Eboulement de la route vue de la Calabre, effectivement ça ne passe pas!
Une fois nos vélos installés dans le train (non sans peine), les enfants se demandent pourquoi nous n'y restons pas. En effet, il va jusqu'au bout de la botte... Courageusement nous descendons à Praia a Mare, et comme nous l'a claironné gaiement le contrôleur: "Benvenuti in Calabria!".
Nous longeons la côte sur une route assez passante mais surtout vertigineuse lorsque l'on franchit les ponts. Certains tronçons de la route sont impraticables à cause d'éboulements, ce qui ne nous rassure guère...
Difficile pour les passants de savoir de quel pays nous sommes!
Nous passons par la ville de Pizzo, connue pour ses ruelles escarpées, son dessert "le Tartufo di Pizzo" (crème glacée à la noisette avec un coeur chocolat...) et une petite église dans une grotte au bord de l'eau, avec des sculptures impressionnantes.
Ville de Pizzo
Nous établissons notre premier campement en contre-bas d'un site archéologique, mais malheureusement le beau temps ne dure pas et la pluie nous oblige à nous réfugier sous des abris de fortune pour déjeuner et dans des logements au confort très variable, allant de l'appartement sordide à un hôtel "de luxe".
Hôtel avec piscine et vue sur le Stromboli
Le volcan-île "Stromboli", en activité
Lassés de cette route du littoral, difficile à cause de sa circulation, et enlaidie par les déchets du bord des routes et des installations touristiques, nous prenons notre courage à deux mains et décidons de terminer la Calabre par la montagne à travers le massif de l'Aspromonte. Plus de 1500m de dénivelé et quelques kilomètres ajoutés au programme, mais de belles rencontres et panoramas nous ont largement récompensés.
Le temps est toujours très instable, nous passons notre première nuit sous la pluie et pédalons dans la boue le lendemain. Le moral est pourtant meilleur que sur la côte! Nous passons par des villes de montagne avec des rues aux pentes abruptes et de nombreux commerces fermés.
Malheureusement encore beaucoup de décharges sauvages
C'est parfois plus bucolique!
Nous traversons des champs d'oliviers majestueux, beaucoup plus grands que ceux rencontrés jusqu'alors. Une pancarte nous indique que certains domaines ont été confisqués à la mafia calabraise, dite la plus puissante du monde.
Nous avions prévu de quoi subsister quelques jours, mais les habitants rencontrés en chemin nous ont offert avec beaucoup de spontanéité et générosité eau, crackers, pâte à tartiner, chocolat de Pâques, saucisson et même bières! Il fallait batailler pour ne pas trop se charger. Il n'est pas rare que l'on se fasse filmer ou prendre en photo au passage. Timothée imagine un nouveau plan de financement avec son droit à l'image.
Accueil très chaleureux dans une maison de retraite, d'où nous repartons avec des victuailles
De quoi nous récompenser de l'effort de la journée!
2 grands sorciers s'exercent avec leurs baguettes magiques
Nous atteignons Gambarie, localité la plus élevée atteinte en vélo au cours de notre périple, à 1350 m d'altitude, au dessus des nuages. C'est aussi une station de ski, nous distinguons effectivement de la neige au point culminant.
1350 m à la montre!
Nous suivons les lois de la montagne, et redescendons aussitôt à travers l'épaisse couche de nuages pour retrouver la vallée descendant vers Reggio di Calabria, avec vue incroyable sur la Sicile. Nous retrouvons petit à petit la douceur de la côte et les fleurs des champs.





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