samedi 22 octobre 2022

Croatie - L'Istrie

Nous traversons la frontière croate avec une grande excitation, et l'impression qu'une nouvelle partie du voyage commence.

Nous descendons la péninsule de Pula par le littoral. Le tourisme prend une place majeure, la côte y semble consacrée. Toutefois, il s'agit plutôt de campings "nature", sans bétonisation à outrance, ce qui permet de garder une très belle côte. La plupart de ces lieux touristiques sont fermés, nous profitons donc des plages désertes et des quelques infrastructures restantes.




Le temps est très doux la journée, nous pouvons donc nous baigner régulièrement. Par contre les nuits sont fraîches et surtout tombent tôt. Il faut donc que le camp soit monté avant 18H et souvent le dîner se termine à la lampe frontale...
Nous trouvons quelques bivouacs très jolis, mais nous sommes rarement seuls. Entre les promeneurs, les pêcheurs et les ouvriers, nous avons eu quelques visites inopinées. Toutefois, le bivouac semble bien accepté, car nous n'avons eu aucune remarque réprobatrice.




Malgré le soleil, nous avons du mal à faire sécher notre linge et il faut parfois plusieurs pauses ensoleillées pour y arriver. La tente doit également être étalée en journée car elle est systématiquement mouillée le matin. 


Nous attirons dans ces moments-là quelques regards curieux, conscients que nous enjambons la frontière entre la sphère privée et le domaine publique. Il n'est parfois pas simple de ne pas avoir de "chez nous", et il est intéressant d'expérimenter et d'assumer la nécessité d'avoir recours aux installations partagées: toilettes publiques, points d'eau potable, espace pour déjeuner.

Une mésaventure ralentit un peu notre progression: le bras de la remorque a cassé dans une montée particulièrement ardue à l'entrée du fjord du Lim sur une chemin de pierrailles où il fallu pousser nos vélos de manière musclée. 
Nous avions justement rencontré un peu avant Lucie et Jeff, un couple de français sur les routes depuis 7 mois. Ils nous ont aidé à faire un belle attelle avec leurs talents d'infirmiers, en attendant un renfort plus officiel.



Lucie et Jeff

L'attelle tient bon une bonne trentaine de kilomètres, et alors que l'ensemble devenait critique, nous demandons de l'aide à 3 hommes qui étaient en train de bricoler dans leur cour. Même s'ils ne parlaient pas un mot d'anglais et nous aucun de croate, ils ont compris le problème et avaient par chance de quoi souder de l'inox.

Sur les conseils de Noé, nous avons quand même été voir un réparateur de vélo quelques jours plus tard qui a fait un magnifique renfort. Nous sommes parés pour les prochains mois!


En attendant la remise sur pieds de la remorque, nous faisons une belle pause vers Pula, avec au programme : fichiers d'école, baignades et restaurant pour nous remettre de nos émotions.






Amphithéâtre de Pula

A Sisan, en attendant la réparation de la remorque

Nous passons donc plus sereins de l'autre côté de la péninsule, où les paysages sont vraiment différents: la côte est très sauvage car peu facile d'accès, le chemin en vélo nous fait passer par des villages où de nombreuses constructions de villas sont en cours. Il y a toujours autant de champs d'oliviers par contre, nous sommes justement en période de cueillette.




Nous étions en contact depuis le début de notre voyage avec une famille française qui suit un itinéraire assez semblable, et nous nous sommes enfin retrouvés avec joie à un croisement de chemin. Nous partageons donc désormais notre route avec Marion, Matthieu, Noé et Valentin, 2 garçons du même âge que Martin et Timothée, qui ont visiblement des préoccupations communes: construire des cabanes, lire Harry Potter, faire l'école à la maison et se brosser les dents dans le noir. Que c'est bon d'avoir des copains!




Nous finissons notre périple en Istrie par Labin, ville médiévale fortifiée perchée en haut d'une colline, à 300 mètres de hauteur, juste au dessus de la mer.


Nous faisons le choix de poursuivre le voyage sur les îles, nous quitterons donc bientôt la péninsule en espérant laisser le vent fort et l'orage derrière nous.


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