Cette belle étape du Péloponnèse commence par un rite initiatique orchestré par les Dieux de l'Olympe pour le passage de Marie à la quarantaine. Zeus à la lumière qui envoie des éclairs en tous sens; Poseidon au son qui fait monter les décibels en éclatant les vagues sur les galets de la plage; Thomas, Martin et Timothée aux fourneaux qui confectionnent pancakes, rougail saucisses et tarte au citron.
Le lendemain la tempête s'est calmée mais l'épreuve de passage n'est pas terminée: il nous faut traverser rivières en crue, affronter les vagues qui viennent lécher les roues des vélos et regarder de loin les montagnes enneigées qui nous attendent sur le doigt suivant. En signe de rébellion, nous nous risquons bravement à lancer des cailloux dans l'eau; le plaisir reste intact (et genré) avec les années.
L'érosion a fait disparaitre le chemin de bord de mer
Après une étape dans la grande ville de Kalamata, nous abordons la péninsule du Magne, très montagneuse. Nous y rencontrons Hanno et Myriam, un couple suisse en tandem pino et une famille hollandaise déjà croisée à plusieurs reprises sur des tandems classiques.
Une famille hollandaise sur les routes avec 2 tandems pour 18 mois
Après réflexion, nous décidons sagement de contourner les monts enneigés, et donc de ne pas aller sur le site de Mistra, près de Sparte. Nous abordons toutefois de belles côtes, avec vue plongeante sur la mer.
Nous passons par de jolis villages avec des maisons en pierre, des petites placettes décorées par une crèche et un "kafenion" avec une terrasse au soleil où nous pouvons demander de l'eau. Le réseau d'eau est souvent non potable, et chaque village a sa réserve commune où on nous invite à puiser.
Réserve d'eau potable du village
Petite chapelle en haut d'un col
La première dent de Timothée a choisi ce lieu si beau pour tomber dans un sandwich mais heureusement la petite souris a pu se frayer un chemin jusqu'à la tente et le sac de couchage pendant la nuit.
Visite nocturne de la petite souris
Une nuit, alors que nous avions trouvé un très bel endroit où planter notre tente, à côté d'une petite chapelle et d'un théâtre en plein air face à la mer, des jeunes sont venus essayer leur quad à quelques mètres de nous, ce qui nous a causé une belle frayeur...
Théâtre de Kampinari
Monastère St Nicolas
Nous coupons ensuite la péninsule en choisissant le col le plus facile d'accès et arrivons au port de pêche de Gythio où arrive une fois par semaine un ferry en provenance de Crète. Nous rencontrons un français à la retraite qui voyage en camping-car et qui attendait, pas pressé, le prochain bateau.

Le port de Gythio
Une épave au nord de Gythio
Pour passer à la péninsule suivante, nous traversons une zone de culture intensive d'orangers. Les champs sont bordés d'oliviers, et les travailleurs sont principalement pakistanais. Nous discutons avec l'un d'entre eux, bientôt à la retraite, qui avait hâte de retourner au pays. Nous ne résistons pas au plaisir de glaner quelques oranges, même si les pratiques ne paraissent pas suivre les standards de l'agriculture biologique.
Nous laissons les montagnes enneigées derrière nous
Le relief est un peu plus doux sur ce doigt-là du Péloponnèse, mais le vent se lève et nous manquons de nous envoler une nuit, alors que nous nous étions installés en bord de mer, sur la petite pointe d'Archagelos, près d'un terrain de basket.
Pointe d'Archagelos
ça souffle!
C'est encore sous ce vent très fort venant du sud que nous traversons la péninsule pour rejoindre Monemvasia. Par chance nous allons vers le nord, il nous pousse donc dans les côtes mais nous plaque aussi parfois sur le parapet, ce qui est moins confortable.
L'arrivée sur Monemvasia est époustouflante, le vent et les vagues ajoutent leur note au spectacle. Et on passe bravement les 5000 km!
5000 bornes!
Le rocher de Monemvasia
Nous parcourons le superbe site de Monemvasia, les ruelles de la vieille ville, les ruines en haut de la montagne et faisons le tour de l'îlot, bravant les vagues.
Une cachette à l'abri du vent tout en haut
Sur le port de la nouvelle ville de Monemvasia