Le départ de Turquie ne fût pas sans embûches. Mettre le cap à l'ouest est pour nous assez symbolique, car même s'il nous reste plusieurs mois de voyage, nous retournons désormais physiquement chez nous. Les éléments ont ajouté leur touche à la dramaturgie, des seaux d'eau sont tombés le matin de notre départ et nous avons pataugé dans les flaques en attendant le bateau. Par ailleurs, il a fallu montrer nos passeports (sous la pluie) quatre fois, monter des passerelles étroites avec nos 100kg de bagages, faire la conversation avec un irlandais à fort accent et affronter le mal de mer pendant les 2 heures de traversée entre Fethiye et Rhodes. En effet l'embarcation était légère et le tangage a de nouveau eu raison de Thomas et Timothée.

A l'arrivée au port de Rhodes, nous sommes éblouis par le soleil radieux et mettons quelques temps à reprendre nos esprits. Une magnifique forteresse entoure la vieille ville aujourd'hui en ébullition car jour de fête nationale pour le Dodécanèse qui célèbre son unification avec la Grèce. Un avion de chasse nous fait une démonstration de loopings effrayants juste au dessus de l'ancien port où la légende raconte que le colosse en enjambait l'entrée (voir article Timothée). Les deux piliers qui auraient soutenus ses pieds sont désormais occupés par une biche et un cerf, symboles de la ville.
Arrivée à Rhodes
On se remet de nos émotions de la traversée
Les piliers de l'entrée de l'ancien port de Rhodes
Fête du Dodécanèse
Nous déambulons avec plaisir dans la vieille ville et visitons le musée archéologique, qui nous montre les trésors découverts dans la nécropole. Nous sommes frappés par la forte influence égyptienne de ces objets.
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Bâtiment français
Musée archéologique
Après cette escale à Rhodes, le périple est loin d'être terminé. Nous embarquons sur un énorme ferry pour 18H de traversée, direction Athènes. Nous observons le ballet des camions allant et venant entre les ferry et cargo du port. Tout est gigantesque et démesuré.
Le contrôle des passeports est plus rigoureux dans ce sens, et nous mesurons la chance que nous offre la nationalité française d'être libre de traverser les frontières. En effet, au moment du départ, nous assistons du haut de notre passerelle avec beaucoup de tristesse et d'impuissance à l'évacuation de trois adolescents et d'une mère avec ses trois enfants, probablement embarqués à bord clandestinement. Martin et Timothée ont beaucoup questionné sur ce que nous venions de voir, et ça a été l'occasion d'expliquer la politique d'immigration de l'union européenne et l'attrait que peut avoir notre pays pour certaines personnes. C'est donc le coeur gros que nous rejoignons notre cabine, pour une traversée heureusement beaucoup plus calme que la précédente.
On observe le trafic sur le port en attendant le ferry
Le voici
Nous arrivons au port du Pirée le lendemain matin et reprenons tout de suite la route à vélo vers Patras. Nous passons par l'île de Salamina, ce qui nous fait monter sur deux nouvelles embarcations.
Bac vers l'île de Salamina
Deuxième bac de l'autre côté de l'île
Ainsi, deux jours et quatre bateaux plus tard, nous voilà à nouveau avec plaisir sur le sol grec et observons la rive opposée du Péloponnèse que nous avons tant aimé et parcouru. Ce passage par la Grèce était nécessaire afin de prendre un bateau pour l'Italie à Patras.
La région entre Athènes et Corinthe est très urbaine
Le Péloponnèse en face