Chantal et Laurent nous retrouvent à Agrigente pour partager un petit bout de Sicile avec nous. L'excitation est à son comble pour Martin et Timothée qui se préparent à passer quelques jours avec leurs grands-parents, au chaud dans une voiture à lire des BD, pendant que les parents continuent la route à vélo.
Ils jouent les guides pour la vallée des temples, racontent avec enthousiasme de nombreuses anecdotes sur la mythologie grecque, et chantent à tue-tête des chansons de Brel, Brassens, et Vian apprises sur le vélo.
Ils n'échappent quand même pas aux visites et crapahutent dans la ville de Sciacca, sur le site archéologique de Selinunte, celui de Ségeste, ainsi que dans la réserve de Zingaro. Ils terminent leur virée en beauté par un bain dans les sources d'eau chaude naturelles de Ségeste.
Ville de Sciacca
Selinunte
Castelmarre del golfo
Réserve de Zingaro
Source d'eau chaude de Ségeste
Pendant que certains dorment dans des chambres d'hôtes de luxe à la ferme et mâchent des malabars cévenols, d'autres abordent courageusement les massifs montagneux du centre de la Sicile sous la pluie. Cette petite escapade à deux est toutefois bienvenue, les vélos sont allégés de 4 sacoches et de 2 enfants, et nous pouvons rouler à notre rythme, ce qui est assez appréciable.
Nous traversons des collines plutôt verdoyantes, parsemées de pics rocheux émergeant des nuages. Les foins sont déjà en bottes, les villages sont rares et le bitume des routes secondaires en gruyère.
Recharge en eau potable à Villafrati, des enfants nous guident jusqu'à la fontaine
Nous dormons au milieu de ruches et observons au petit matin des guêpiers d'Europe faire un festin d'abeilles au petit-déjeuner.
Les guêpiers d'Europe
A l'attaque des abeilles
Le lendemain, nous plantons la tente assez tardivement et plutôt fourbus dans une zone dont l'accès est interdit du fait de travaux forestiers en cours. Le camp est donc plié à 6H50, heure d'arrivée des travailleurs. Le réveil était un peu difficile à cause du petit blanc de Sicile, mais nous assistons, émerveillés, au lever des nuages.
Quand les souris ne sont pas là, les chats font la fête
Pliage de tente à 6H30
Château de Cefala Diana
Les deux groupes se rejoignent à Palerme, par l’est de la ville pour les vélos et par l’ouest pour la voiture.
Arrivée par l'est, quartier des pêcheurs
Nous nous plaisons bien dans cette ville où l’on peut circuler à pied dans les ruelles du centre historique, tomber par hasard sur des marchés, des fontaines représentant les dieux de l’Olympe, ou d’impressionnants monuments. La Sicile ayant appartenue tour à tour à plusieurs empires venus des quatre points cardinaux, l’architecture de sa capitale reflète bien l’alliance des influences grecques, romaines, byzantines, arabes et normandes.
La fontana Pretoria
La place des Quattro Canti
La cathédrale de Palerme
La ville est entourée de montagnes escarpées, contrastant avec le fourmillement urbain en contre bas. Nous habitons près du Mont Pellegrino, rocher très impressionnant, du haut duquel la frontière entre ces deux mondes est nette.
Lors d’une virée à Montreale, nous visitons sa cathédrale aux mosaïques incroyables relatant comme une bande dessinée sur toutes ses parois intérieures l’ancien et le nouveau testament pour finir sur un immense Christ. Son dôme et son cloître sont aussi de toute beauté.
Cathédrale di Santa Maria Nuova
Nous passons aussi par Isola delle Femmine, village de pêcheurs et station balnéaire des palermitains.
Nous profitons de ce bain de famille pour fêter les 70 ans de Chantal et les 10 ans un peu en avance de Martin.
Le voyage à vélo reprend son cours vers la Sardaigne. Le bateau est aussi imposant que ceux que nous avons pris jusqu’alors, et tout autant rempli de camions et containers.
Cette fois-ci nous avons bien cru perdre le couteau fait main de Wallid que le service sécurité voulait nous confisquer avec un peu de zèle au moment de l'embarquement. Heureusement Laurent vient le récupérer à temps, il rentrera donc en France par la voie des airs; et nous sommes restés discrets sur les 6 couteaux et 2 bouteilles d’essence que nous avons par ailleurs dans nos sacoches…
Nous discutons avec d'autres voyageurs sur le bateau, notamment allemands, qui, comme nous, ont été très attristés du nombre de déchets sur les chemins et rebutés par le trafic routier de l'Italie.
Difficile de résister à la course de motos à la télé
Il y a même une aire de jeux sur le pont